Le château féodal de Gagny

Ce château construit au treizième siècle a appartenu au Chevalier Guérin de Gagny. Il s’était engagé dans l’ordre des Templiers et il dut le céder.

Il semble qu’aucun historiographe n’ait pu accéder aux plans des archives nationales. Ces derniers ont été dressés par le Prince de Conti, qui voulait se rendre compte de l’état du grand Prieuré de France. Le descriptif comportait : le château, l’église et plusieurs habitations paysannes édifiées en des temps extrêmement reculés.

Ces curieuses demeures, depuis longtemps disparues, avaient été cédées en toute propriété vers 1470 par la commanderie du Temple de Clichy-en-l’Aulnois. Cette cession, sous réserve de redevances annuelles et perpétuelles variant de 6 à 10 sous parisis*, avait pour but d’attirer des travailleurs et de favoriser le repeuplement de Gagny après la guerre de cent ans.

Ces habitations étaient disséminées le long de l’actuelle allée de Montfermeil et devenue rue du Général Leclerc, face au château. L’imposante masse de cet édifice émergeait de l’étang formé par les eaux de la fontaine Saint Fiacre. Cette partie du village de Gagny avait été fortifiée par les Chevaliers du Temple.

Les écrits cadastraux qui ont été trouvés prouvent que la forteresse qui constituait le chef-lieu du fief du Beauzay à Montfermeil aurait été construite sous Philippe Auguste. Tous ces châteaux ont disparu.

Le château de Gagny était protégé par de fortes murailles émergeant de l’étang. Une seconde ligne de défense se dressait, en arrière de la première, dotée d’une tour menaçante à chacun
de ses angles. Près de la paroi de l’enceinte, un donjon à la silhouette redoutable était le refuge de la garnison.

On ignore si, à l’origine, la citadelle était reliée à la terre ferme par un pont, quelles en étaient les défenses et si une issue masquée permettait à la garnison, serrée de trop près, de s’échapper en gagnant la campagne.

Les Gabiniens vécurent de longues années d’insécurité au Moyen-âge, même sous la protection de la citadelle. A l’appel du tocsin, quittant la charrue et leurs travaux divers et variés, ils venaient se réfugier et prenaient les armes pour la défense du village.

Respectons et conservons ces souvenirs qui mettent en lumière l’énergie et l’esprit de solidarité dont nos pères ont longtemps continué la tradition.

*1 livre parisis est égale à 20 sous (ou sol) parisis
Sources : Archives nationales de Seine et Oise 3e classe, n°251

Micheline Pasquet, Société historique de Gagny