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Première concierge « aux écoles » de Gagny

La Journée Internationale des Droits des Femmes est l’occasion de rappeler à notre souvenir la personnalité de quelques-unes d’entre elles. Découvrez le parcours courageux d’une Gabinienne déterminée et volontaire, dévouée à sa famille et à la commune de Gagny au début de la Grande Guerre.

Pauline Gérard, née Gacogne, naît en 1866 à Gagny dans une famille de huit enfants ; son père était cultivateur et marchand de légumes à Gagny.

Elle apprit le métier de fleuriste et confectionnait avec goût, des fleurs artificielles faites de tissu. Tissu qui, subissant de longues préparations, demandaient beaucoup de savoir-faire.

Après son mariage avec Frédéric Gérard, elle se consacra à ses 6 enfants, quatre garçons et deux filles. Mais très vite son mari, artiste dans l’âme, préféra une vie de bohème à Montmartre et délaissa sa famille.

Pour subvenir aux besoins de ses enfants, Pauline obtint le poste de gardienne des écoles du Centre ; elle était logée et devait ouvrir et fermer les grilles de l’école, balayer les classes et allumer les « calorifères » suffisamment tôt avant le début des classes pour qu’en hiver la température soit au moins de 15° à l’arrivée des élèves.

La pauvre Pauline, perd sa fille Aline, âgée de sept ans en 1900, puis son fils Victor en 1911. Quant à ses trois autres fils, ils partent à la guerre en 1914. Malgré tout son courage, elle est submergée par le chagrin et décède le 2 mars 1915 à Gagny, sept mois après la déclaration de guerre. Elle avait 49 ans.
Paulo, le petit dernier, apprit sèchement son décès par un télégramme. Il m’a toujours parlé, les larmes aux yeux, de ce moment si douloureux.

La Municipalité de Gagny lui rendit hommage lors de son enterrement tant elle était aimée et considérée, mais il fut impossible à ses trois fils soldats de s’y rendre.

« Est-il possible d’admettre que cette femme si vive, si alerte, qui depuis le début de la guerre, le premier août, s’était multipliée par son labeur constant à remplir la lourde tâche confiée à ses soins. La Municipalité ayant transformé la cantine scolaire en cantine municipale. Madame Gérard spontanément s’est mise à la besogne de tout cœur préparant et servant la nourriture à plus de 500 personnes par jour. Elle accomplit cette fonction sans arrêt pendant sept mois.

Madame Gérard a été une femme précieuse pour la Commune. Depuis de nombreuses années, elle s’occupait des classes de nos écoles ; du nettoyage, du chauffage, etc.

En 1908 lors de sa création de la cantine scolaire, Madame Gérard s’est mise à la disposition de la Caisse des Ecoles, a accepté avec empressement la charge de cuisinière. (…)

Madame Gérard n’a cessé de prêter un concours dévoué à la ville. Que ce soit pour la Caisse des Ecoles, la Société Musicale, la Société des commerçants, celle des Pompiers, elle était toujours là, remplissant ses diverses fonctions avec sa bonne humeur accoutumée. »

Cet extrait de l’article paru dans l’écho du Raincy du 11 Mars 1915, relatant la cérémonie est un hommage sincère.

Régine GÉRARD
Conseillère municipale déléguée
au Devoir de mémoire et au Patrimoine