L’Orangerie ou la vie de château

Edifice construit certainement au dix-huitième siècle, ce lieu était indispensable, surtout au sein d’un château, pour pouvoir entreposer les plantes fragiles, les boutures, les arbres exotiques, mais aussi toute la végétation qui ornait le parc du Château de Maison-Blanche.

C’est à l’époque où cette propriété nobiliaire, appartenant au 1er valet de chambre du Régent, Philippe II d’Orléans, que le parc était entretenu par de nombreux jardiniers, pour accueillir les notables avec faste, que l’Orangerie avait toute son importance. Elle était située rue de l’Orangerie, face au Club Raymond Valenet, qui occupe maintenant l’emplacement de l’ancienne ferme du Château, tout près d’un petit immeuble où se tiennent une boulangerie et un cabinet médical. L’Orangerie occupe 10 mètres de façade et 24 mètres de profondeur. Après le Régent, on trouve successivement, comme propriétaires du château, l’Archevêque de Cambrai, le Duc Louis-Charles de Saint-Albin, les familles Brodelet, Cartier-Bresson puis Teuch. A l’époque de cette dernière famille, les jardiniers se nommaient Messieurs Tremeau, Melleret et Lejud. Ce sont eux, qui entretenaient également l’orangerie et qui se chargeaient de protéger les plantes en hiver.

Le Septième Art rejeté

Lors de la vente du domaine en 1923, l’Orangerie perd ses fonctions premières. Mais cette grande bâtisse retrouve vite un intérêt. Le Président de la Société Mutuelle d’Epargne, Monsieur Chéron, y réunissait les adhérents pour décider de l’avenir et la création du quartier. L’orangerie ne restera pas inutilisée. En 1929, lors de la création du quartier de Maison Blanche, elle devient salle des fêtes. Elle aurait pu devenir un cinéma de quartier. Mais le Commissaire de police trouva que les normes de sécurité n’étaient pas respectées et refusa cette utilisation.

Les reines des Roses

Des fêtes de quartier ont eu lieu jusqu’en 1970. Des reines d’un jour pour la Fête des Roses y étaient élues. A Noël, des distributions de colis pour les anciens et de jouets pour les enfants étaient organisées. Des bals s’y déroulaient au grand bonheur des habitants de ce petit havre de paix. En, beaucoup de distractions… Ces festivités attiraient les villageois des communes avoisinantes. Cette salle sera renommée, en 1970 par la municipalité,« Salle Gustave Afchain » Conseiller municipal de Gagny. Cette personnalité, bien connue, présidait le Comité des Fêtes de Maison-Blanche pour organiser toutes les festivités qui se sont déroulées pendant de longues années. Malgré cette nouvelle dénomination, les anciens du quartier lorsqu’ils se souviennent de bons moments passés dans cette salle, la nomment toujours « Salle de l’Orangerie ».

Micheline Pasquet, Société historique de Gagny
Sources : témoignages des anciens et archives municipales de Gagny.