1815-1871. De la Restauration à la fin du Second Empire

L’époque qui s’étend de 1815, date de la remise en place de la monarchie, à 1871, qui voit s’amorcer le retour définitif de la République, est marquée par de nombreux soubresauts révolutionnaires et par l’occupation prussienne. Les conseils municipaux restent fermement contrôlés par l’État, sauf pendant la Deuxième République, de 1848 à 1851.

Voici les Maires de Gagny, sur cette période…

Baron Daniel ROGER (du Nord) : 15/10/1815 – 16/05/1827

Quelques mois après l’épisode des Cent Jours, le comte de Laugier Villars donne sa démission. Le 15 octobre le Baron Roger, propriétaire et bâtisseur du château du Chénay, est nommé par arrêté du 26 septembre 1815 et prête serment à la Royauté.

Ses missions furent de régler en priorité les affaires d’occupation. Ses démarches permirent d’obtenir deux indemnités : la première relative au remboursement des fournitures de fourrage et d’avoine (1 489, 10 Francs) et la seconde (1207,70 Francs) pour « les débours faits pour les ordres pressants lors du passage des divers corps de Gagny.  »

Le 11 mai 1816, le conseil municipal, s’étant adjoint quatre membres provisoires choisis parmi les plus imposés, fut appelé à statuer sur la répartition des indemnités dont la commune était bénéficiaire.

Sa seconde mission fut de tirer les administrés de leur médiocre condition. Aidé par les riches propriétaires de la commune, le tapissier parisien Clément Grandin et l’anglais Broadly (devenu Brodelet), il prend des mesures sociales,  il organise des travaux de voirie de ses propres deniers et finance des distributions gratuites de pain.

Il installa également à titre privé une usine de production de sucre de betterave dans son domaine du Chesnay, et ce dès 1818.

Le baron Roger donna sa démission en mai 1827 et mourut deux ans plus tard. Par son testament postérieur de quelques mois à sa démission, il léguait pour une durée de dix ans au Bureau de Bienfaisance de Gagny une rente de 1 500 Francs. Raison pour laquelle la commune donna son nom à sa place publique (actuelle place du Général De Gaulle).

Il fut enterré à sa mort dans sa propriété du Chesnay, conformément à ses dernières volontés. Ses cendres furent toutefois transférées en 1920 au cimetière municipal.

Jean VIDAL : 27/05/1827 – 12/12/1830

Nommé maire par arrêté préfectoral, il ne semble pas avoir accompli de réalisations majeures.

Nicolas Hérard MURAINE : 12/12/1830 – 25/06/1837

Antoine François Pasquet, adjoint au maire de Montfermeil, en vertu des pouvoirs conférés par le Préfet par une lettre du 6 décembre 1830 procède à l’installation du nouveau maire. Mais Nicolas Muraine n’apparaît pas avoir accompli d’œuvre de premier plan.

Comte Edouard Léon ROGER : 25/06/1837 – 11/10/1840

Fils du baron Roger, le comte Édouard Roger, dit Roger du Nord (1803-1881), est connu pour sa carrière diplomatique et politique : élu député du Nord en 1834 et régulièrement réélu sous la Monarchie de Juillet et sous la Deuxième République. Il se retire de la vie politique sous le Second Empire suite à son rejet du coup d’État de 1851, mais revient à l’Assemblée nationale dès 1871, toujours comme député du Nord. Il sera finalement élu sénateur inamovible en 1875.

Louis Joseph CHARTIER : 11/10/1840 – 20/07/1843

Installation régulière du corps municipal élu par l’assemblée des électeurs municipaux le 11 octobre 1840.

Hypolite MONGROLLE : 20/07/1843 – 1848

Le conseil municipal approuva sous son mandat par une délibération du 27 décembre 1846 le projet de gare ferroviaire à Gagny, laquelle fut inaugurée en même temps que la ligne Paris-Meaux en juillet 1849.

Alfred de LAUGIER VILLARS : 1848 – 12/12/1852

Fils d’Henri Louis de Laugier Villars et de Marie Madeleine Augustine de Moreau de Champlois (1770-1841), Alfred de Laugier Villars est né le 12 mars 1801 à Paris et mort à Gagny en 1888. Il fut maire de Gagny comme son père. Ancien Capitaine du quatrième régiment de chasseurs à cheval, il participa à la campagne d’Espagne. Il fut décoré de l’ordre royal et militaire de Saint-Ferdinand d’Espagne en 1827 et demanda sa mise en disponibilité en 1831, année de la mort de son père. Elu Conseiller municipal en 1848, il fut élu maire le 19 août. Il s’efforça de moderniser la voirie (achèvement des chemins vicinaux de Gagny à Neuilly, à Maison Guyot, à Montfermeil ; mise en viabilité du premier tronçon départemental de la route de Villemomble). Il contribua à l’installation d’une brigade de gendarmerie et de la gare ainsi qu’à la création d’un bureau de poste, en 1851. Il donne sa démission en 1853, quelques mois après la proclamation du Second Empire. «  Le conseil municipal le prie […] de lui permettre de confesser l’espoir qu’il ne restera pas étranger aux améliorations qui deviendront nécessaires pour le bien-être de la commune »  (Georges Guyonnet). Il céda sa demeure en 1880 à Nicolas Peretmère. Cette demeure devint plus tard la mairie actuelle. Il fut enterré dans le cimetière communal le 26 mai 1888.

Nicolas CONTANT : 27/02/1853 – 25/12/1853

Bien qu’une rue porte son nom, son mandat n’a pas été assez long pour laisser de trace durable dans la commune, tout comme ceux de ses deux successeurs.

Childebert CAPEL : 25/12/1853 – 24/09/1865

Jean-Baptiste GUILLEMETEAU : 24/09/1865 – 17/01/1867

Empêché en 1867 pour raison de santé, il céda sa place à Raymond Lajourdie.

Raymond LAJOURDIE : 17/01/1867 – 18/06/1876

A l’arrivée des troupes prussiennes le 19 septembre 1870, la population se transporta massivement à Paris. Le conseil municipal lui-même continua ses travaux dans la capitale, plus précisément au restaurant nommé Tapis rouge, au 147 rue faubourg Saint-Martin. La ville de Gagny dut ensuite héberger, comme nombre de communes françaises, les troupes du vainqueur. Le conseiller municipal Vendryès, le père de Ludovic Baschet, fut à cette époque accusé d’avoir tiré sur une sentinelle et emprisonné quelque temps avant d’être relâché.

Gagny fut particulièrement éprouvé par la guerre franco-prussienne : la maison des Baschet, entre autres, dut être reconstruite après les destructions occasionnées par des tirs d’artillerie. Le château du Chesnay, propriété du comte Roger du Nord subit également des dégâts considérables.

Raymond Lajourdie revendiqua avec son conseil municipal en 1872 la création d’un canton dont Gagny serait le chef-lieu au détriment de la partie sud du canton de Gonesse.

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