Les espaces naturels du domaine de Maison Blanche
Ce domaine, pour l’époque, présentait un certain modernisme. Pas très loin de la chapelle, un puits fort profond, surmonté d’une tourelle renfermant une machine à vapeur actionnant une pompe qui alimentait la rivière artificielle, traversait la propriété.
On y trouvait de vastes jardins potagers et fruitiers ; des pelouses s’étendant sous les fenêtres ; vingt hectares de bois de l’autre côté de la maison ; plus une immense orangerie comportant une galerie intérieure.
À l’arrière, on pouvait y voir une volière, rapidement occupée par des oiseaux. L’habitation se trouvait en haut de la propriété, la rivière artifi cielle traversait celle-ci toute entière, avant d’aller se jeter dans le bel étang qui était situé dans la partie basse. Ce dernier était alimenté en complément par trois sources naturelles.
Tout était prévu pour y résider le temps souhaité avec une ferme en activité. Le parc était peuplé de chevreuils et de faisans, plus un grand nombre de lapins.
La famille, pendant les périodes d’été, était réunie et profitait de ce bel étang, pièce d’eau de deux hectares environ avec île et abri pour les bateaux. De superbes allées couvertes qui permettaient de se mettre à l’ombre. Pour certains, pouvoir aller canoter ou pêcher. La profondeur de l’étang n’était pas dangereuse.
La famille profitait vraiment de cette belle propriété qui avait tout pour trouver le bonheur. Monsieur Cartier profitait de son acquisition qu’il avait rendue vraiment agréable.
À l’automne, la chasse était très prisée par Monsieur Cartier, sa famille et ses amis. En plus du château, il avait acheté, certainement au Comte Roger du Nord, sénateur propriétaire du Château du Chénay, situé un peu plus loin et possédant beaucoup de terres, une pièce de terre. Elle se trouvait en dehors du parc, face au château d’environ 9 hectares, très giboyeuse. Située du côté nord-est à la route départementale n°55 de Gagny à Gournay ; du côté sud-est à l’ancien chemin de Meaux, et par les deux côtés de l’angle rentrant aux terres et bois de Monsieur le Comte Roger ; du côté sud-ouest au chemin de Maison Blanche ; et du côté nord-ouest à l’avenue de la Maison Blanche.
Près de l’étang se trouvait un belvédère construit sur un monticule avec, sur le côté, une petite porte, afi n qu’une personne puisse accéder pour entreposer les produits de la chasse du châtelain. Il servait de glacière. La base dans la terre était entourée de briques et tapissée de toiles de jute et de branchages tout autour. Selon la saison, des blocs de glace étaient récupérés à l’étang ou au Bois de Boulogne, pour la conservation. Ceci permettait de garder jusqu’au début de l’été le gibier déposé.
Pour compléter son domaine, Monsieur Cartier se lança dans un nouveau projet en faisant construire un petit relais de chasse nommé « Castel » mais malheureusement, il ne verra pas la fi n de la construction puisqu’il s’éteindra le 23 septembre 1880. Le Castel sera encore en construction à cette date. La famille resta désemparée, d’autant que Madame Cartier, née Lucie Besson, décéda à son tour le 15 février 1884 à Paris.
Ce superbe domaine sera mis en vente, les enfants ne tenant pas à administrer une propriété d’une telle importance. C’est par adjudication du 6 mai 1884 que fut vendue la propriété par deux Notaires de Paris : Maitre BOURIN et Maître MOREL-DARLEUX, dépositaires du cahier des charges.
L’acquisition se fera par Monsieur Simon TEUSCH, fi nancier de Paris, le 6 mai 1884, pour la somme d’environ 200 000 francs de l’époque.
Une petite précision : l’Usine de Pantin à cette époque portait le nom d’Usine « des frères CARTIER-BRESSON ». Mais, lors de l’achat du château en 1875, c’est Monsieur Claude CARTIER qui en fit l’acquisition.
Micheline PASQUET, Société historique de Gagny
Sources : documents publics sur la famille
CARTIER-BRESSON. Texte inspiré par Bruno FLOQUET, descendant de cette famille qui s’est inspiré des mémoires de Charles CARTIER-BRESSON en 1916. Remerciements à Monsieur FLOQUET pour l’accord de la photo de famille, cartes postales et plans personnels