La vigne à Gagny

Dès le Moyen-Âge, les seigneurs de Montfermeil encouragent la culture de la vigne en cédant à des vignerons de Gagny, pour 15 ou 18 années, consécutives, des terres ordinaires. À charge pour le preneur de les planter en vigne.

Juste avant la Révolution, Gagny exploitait 104 hectares de vignes, qui représentaient 27 % de l’étendue des terres cultivées et prairies réunies, ce qui correspond aux normes de l’époque. En effet, depuis le seizième siècle, plusieurs édits limitaient dans chaque village la culture de la vigne à un tiers des terres disponibles, par crainte de famine.

En 1792, 270 personnes se répartissaient les différents clos gabiniens : « Côtes Saint-Pierre », « Clos des collines », « Clos des tartes » et « Clos des trous de Chelles ». Vers 1850 la culture de la vigne, qui depuis dix siècles tient une place importante, entre dans une période de régression jusqu’à sa disparition totale : l’arrivée du chemin de fer favorise rapidement, en région parisienne, un choix de vins meilleurs et moins onéreux. Le déclin de la production locale devient alors inexorable. Les 133 hectares exploités en 1819 sont réduits à 3 en 1904.

L’apparition du mildiou, en 1882, puis la création des lotissements conduisent les cultivateurs à délaisser la production des céréales et du vin et à leur substituer la culture intensive de légumes et de fruits. Avec la vigne, les artisans dont elle était la raison d’être, tels que les vanniers qui fabriquaient hottes et paniers utilisés pour les vendanges et les tonneliers, disparaissent également. Le vigneron de l’Ancien Régime n’est pas libre du jour de sa vendange. En effet, afin de limiter les risques de vol, le début des vendanges est orchestré par la publication de bans. Ainsi, les propriétaires viticoles constituent leurs équipes de coupeurs, hotteurs, charretiers et bouviers, qu’ils emmènent avec eux le jour officiel d’ouverture des vendanges; Le dernier ban des vendanges à Gagny a été publié le premier octobre 1874.

Le commerce du vin était le domaine réservé de professionnels spécialisés. Sur les recensements de population de 1906, on apprend que Monsieur Ravenel, marchand de vin, embauchait un tonnelier. La qualité des tonneaux influant grandement la qualité du vin. C’est en 1990, qu’ont été plantés 405 pieds de vignes de Gamay, Beaujolais et Chardonnay sur un terrain de la rue Contant. Le « Clos des collines » est né, il est baptisé le 21 juin 1992.

La ville créé à cette occasion la « Fête des Vendanges », afin de faire revivre le passé viticole de la commune. Le « Clos des collines » a obtenu une médaille d’or en l’an 2000.

Régine GÉRARD
Conseillère Municipale déléguée
au Devoir de mémoire et au Patrimoine